Une étude démontre que les hommes peuvent se sentir plus déprimés, fâchés ou tristes que leurs partenaires du fait de ne pas avoir d’enfants
Actuellement, l’idée selon laquelle les problèmes de fertilité sont des “problèmes de femmes” persiste encore. Même si nous savons qu’environ un cas d’infertilité sur trois est dû à des facteurs masculins, l’information qui apparaît tant dans les médias que sur Internet continue à se centrer majoritairement sur l’aspect féminin.
Les problèmes de fertilité touchent les deux membres du couple, mais les hommes et les femmes gèrent leurs émotions différemment lorsqu’ils réalisent les examens médicaux et le traitement. Les femmes sont, en général, plus capables d’en parler, et il est possible qu’elles en parlent ouvertement avec un professionnel ou dans un chat sur Internet, et qu’elles pleurent lorsqu’elles les partagent avec une amie proche. Les hommes, en revanche, n’ont pas l’habitude d’exprimer leurs sentiments aussi ouvertement. En fait, sur les forums consacrés à la fertilité sur Internet, il existe des centaines de conversations où les femmes bavardent gaiement de leurs traitements les unes avec les autres, alors que s’il y a une section réservée aux hommes, ceux-ci l’utilisent rarement.
Faire bonne figure
Certains hommes croient qu’ils doivent se comporter comme un pilier résistant lorsqu’ils se trouvent face à toute adversité, même lorsqu’il s’agit de problèmes de fertilité. Voir leur compagne désespérément inquiète peut être une situation difficile à supporter, et les hommes sont en général réticents à libérer leurs émotions s’ils sentent qu’ils doivent protéger leurs partenaires. Essayer de faire le fort pendant les examens médicaux et le traitement n’est pas toujours facile, et qui plus est lorsqu’il est possible que les hommes soient en train de vivre le même déséquilibre émotionnel que leurs compagnes, bien qu’ils ne le montrent pas.
Souvent, les femmes finissent par penser que, comme ils n’expriment pas leurs émotions, leurs partenaires ne sont pas démoralisés à cause de leurs problèmes de fertilité, mais il n’y a pas de raison que ce soit vrai. En fait, une étude publiée par l’université de Keele (Royaume-Uni) a détecté que même s’il y a habituellement plus de pression sur les femmes pour qu’elles aient des enfants, les hommes peuvent se sentir plus isolés, déprimés, fâchés et tristes que leurs compagnes du fait de ne pas avoir d’enfants.
Sentir que tout est de sa faute
Les sentiments des hommes peuvent être particulièrement difficiles à gérer lorsqu’il existe un facteur masculin et un stigmate qui entoure l’infertilité masculine, bien que cela n’ait aucun sens. Si un couple est en train de suivre un traitement de fertilité, que ce soit une fécondation in vitro, une ICSI ou des traitements avec don, il peut exister un sentiment de faute dû au fait que malgré qu’il s’agisse d’un facteur masculin, c’est la femme qui doit être soumise à l’entièreté du traitement. Les hommes peuvent se sentir très mal à cause de cela, et en soi cela peut être une des raisons pour lesquelles ils choisissent de rester muets au lieu d’en parler. De plus, il est possible qu’ils se sentent coupables étant donné que leur compagne aurait pu facilement être enceinte avec une autre personne.
Il est très important de rappeler qu’un problème de fertilité n’est la “faute” de personne. C’est une condition médicale comme une autre et ce n’est pas une chose dont il faille se sentir responsable. En tant que couple, si vous êtes en train d’essayer d’avoir un bébé, vous vivez cette aventure ensemble, et indépendamment d’où se trouve la difficulté, il ne devrait y avoir aucun sentiment de culpabilité.
La communication est la clé
La meilleure manière de surmonter les défis qui se présentent en matière de problèmes de fertilité et de traitements, est de le faire ensemble, et pour que cela fonctionne, il est essentiel que vous ne cessiez jamais de parler. Si vous êtes capables d’être honnêtes et ouverts quant à vos sentiments et vos émotions, cela peut marquer la différence. Accepter que chacun de vous affronte la situation différemment en fait partie. Suivre un traitement de PMA ne doit pas forcément impliquer un effet négatif sur votre relation de couple, mais au contraire, cela peut faire en sorte que vos liens finissent par se renforcer.
Kate Brian
Écrivaine et journaliste
Kate Brian est journaliste et auteure de quatre livres à propos de la maternité et de la fertilité, y compris The Complete Guide to IVF. Kate a commencé à écrire sur l’infertilité du point de vue des patientes après avoir suivi elle-même un traitement de fécondation in vitro.
Actuellement, Kate collabore avec plusieurs médias en tant qu’experte en fertilité et rédige son propre blog, où elle publie les dernières informations concernant les sujets liés à la fertilité ainsi que des conseils utiles et des ressources pour les personnes qui essaient d’avoir un bébé.
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