Le congrès EBART organisé à Barcelone par le groupe Eugin s’est tenu les 21 et 22 avril derniers à Barcelone
Ce congrès, unique et inédit avait pour but de revenir sur une réalité médicale peu évoquée : l’efficacité d’une grande partie des techniques appliquées dans le domaine de la PMA n’est pas scientifiquement démontrée. Ce sont ainsi quelques 300 médecins et conférenciers parmi lesquels Philippe Bouchard, René Frydman, Johannes EVERS (NL), Georg GRIESINGER (Germany) ou encore Jan BROSENS, spécialistes de la PMA qui ont débattu de l’efficacité des techniques appliquées dans ce domaine ainsi que des enjeux éthiques qui leurs sont liés.
Plus de la moitié des techniques utilisées en PMA n’ont pas de base scientifique
Selon une étude publiée par le British Medical Journal, 55% des techniques utilisées à l’heure actuelle en médecine générale sont dépourvues d’une base scientifique solide, c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’évidence scientifique suffisamment concluante pour assurer leur efficacité. “Cette réalité s’applique également à la médecine de la reproduction ”, affirme le Dr Rita Vassena, codirectrice du congrès et membre du Comité Exécutif de la Société Européenne de Reproduction Humaine et d’Embryologie.
C’est sur la base de cette étude et sur l’évidente nécessité d’une base scientifique probante en matière de techniques médicales liées à la PMA que s’appuie l’ensemble du secteur pour demander, à l’occasion du congrès EBART, une meilleure régulation et un label permettant de mesurer le degré de preuve qu’on peut apporter à une technique.
La génétique préventive au cœur du débat
Un autre des grands sujets abordés lors de ce congrès a trait aux implications scientifiques et éthiques des avancées réalisées dans le domaine de la génétique préventive. Bien que toutes ces techniques puissent représenter un progrès en empêchant la transmission héréditaire de gènes porteurs de maladies graves, elles génèrent encore une controverse au sein de la communauté médicale.
À ce sujet, le Dr Rita Vassena souligne rappelle que grâce au screening préimplantatoire, que la Clinique Eugin a été la première à appliquer, il est possible de prévenir plus de 200 maladies génétiques comme la fibrose kystique, la bêta-thalassémie, le syndrome du X fragile ainsi que les maladies de Gaucher, de Hunter et d’Usher, entre autres.
Le Dr Vassena soutient le courant d’experts qui défendent l’idée que ces tests préventifs doivent être appliqués à l’ensemble de la population : “Le risque que deux porteurs s’unissent et puissent donner lieu à des maladies génétiques graves chez l’enfant se situe au niveau de 3-4%. Dans ces cas, en moyenne, un enfant sur quatre développera la maladie, de sorte que le risque d’être atteint d’une de ces maladies est présent chez 1 enfant sur 100. Grâce aux techniques de prévention génétique, ce risque diminue de manière très significative”. rajoute le Dr Vassena.