Au programme de la deuxième table ronde, un débat autour d’une question brulante : « origine et filiation : quoi transmettre ? »
Le 06 juin dernier, à l’occasion de la semaine de sensibilisation à l’infertilité (du 04 au 10 juin 2018), nous organisions à Paris, en partenariat avec Doctissimo et l’association Collectif BAMP une demie journée de débats animés par Marc Tronchot, ex directeur de la rédaction d’Europe 1. Au cœur de cette journée, un thème qui nous concerne tous de près ou de loin : le désir d’enfant. Nos objectifs : sensibiliser, informer et faire réfléchir !
Si vous n’avez pas lu l’article sur la première table ronde, un débat autour de la question centrale : « le désir d’enfant est-il plus fort que tout ? », vous avez l’article à disposition ici.
Au programme de la deuxième table ronde, un débat autour d’une question brulante : « origine et filiation : quoi transmettre ? »
Autrement dit : qu’est-ce qui fait une famille aujourd’hui ? quoi transmettre à son enfant lorsque le lien génétique est rompu ? l’anonymat du don doit-il être remis en cause ? Des questions importantes auxquelles ont répondu :
- Laurence Brunet, Juriste spécialiste en droit de la famille
- Le Dr Geneviève Delaisi de Parseval, psychanalyste, présidente d’honneur de l’association Procréation Médicalement Anonyme
- Muriel Douru, illustratrice, bloggeuse et auteure entre autre de « Beyond the lipstick: chroniques d’un coming out »
- Le Dr Serge Hefez, psychanalyste, thérapeute familial et conjugal et auteur de « la fabrique de la famille »
- Virginie Rio, fondatrice de l’association BAMP
On retiendra, de cet échange l’histoire touchante de Muriel Douru, maman avec sa compagne, d’une petite fille née grâce à un don de sperme « ma fille a aujourd’hui 11 ans. J’ai vécu dans une banlieue populaire parisienne puis dans une ville de province plutôt catholique et nous avons toujours été bien accueillies en tant que famille. (…) L’engagement de ma femme vis-à-vis de ma fille est vraiment magnifique. Il n’y a aucun lien génétique entre elles et pourtant elle l’aime inconditionnellement. (…) Les liens du sang ne suffisent pas à faire un bon parent ».
« Les frontières de ce qui fait une famille sont de plus en plus extensibles » a rappelé le Dr Hefez.
Pour Geneviève Delaisi de Perseval, il est important d’humaniser le don de gamètes « Le plus important pour moi c’est que les parents reconnaissent toutes les figures biographiques de la famille y compris les donneurs et donneuses de gamètes ».
Pour la juriste Laurence Brunet « Quand on a établi les lois de bioéthiques en France, on a imaginé que le fait que la femme porte l’enfant lui ferait totalement oublier le don. Or quand on écoute les témoignages on voit que ça n’est pas si simple et qu’il faut repenser la maternité dans le droit. »
Pour Virginie Rio « il existe autant de situation que de familles et il y a encore des difficultés, des craintes voire des réticences pour certaines familles à raconter et à transmettre l’histoire de leur désir d’enfant et de leur parcours. Pour elle, « Il est important de dire aux gens que s’ils vont vers le don, ils doivent se poser toutes les questions imaginables et y répondre ceci afin d’accueillir le plus sereinement possible leur enfant. »
Pour en savoir plus, Eugin vous invite à vivre, ou revivre, cette seconde table ronde et à découvrir le ressenti de Nathalie et Hugues face à la question de l’anonymat du don. Une question complexe qui ne fait pas toujours l’unanimité au sein du couple.