Les femmes qui décident de donner leurs ovules sont unanimes : ce geste important les touche, et leur donne un sentiment de solidarité très fort avec les autres femmes.
Si Claire a décidé de donner ses ovules, c’est parce que sa nièce est née grâce à un traitement de PMA. Après avoir essayé pendant plus d’un an de devenir mère naturellement, sa sœur Sandra a découvert qu’elle avait des problèmes de fertilité et qu’elle devrait avoir recours à la médecine pour avoir un enfant. Après quelques mois de traitement, Sandra a pu être enceinte, et neuf mois plus tard Claire tenait dans ses bras une jolie petite fille. La gratitude de Sandra envers la femme qui lui avait permis de devenir mère a été l’élément déclencheur qui a poussé Claire, quelques années plus tard, à devenir donneuse à son tour.
Le cas de Marie était totalement différent. “Un jour, une amie m’a expliqué qu’elle était heureuse de pouvoir aider une femme en donnant quelques-uns de ses ovules. Alors, un après-midi, je me suis rendue à la clinique pour obtenir de plus amples informations”. Quelques semaines plus tard, Marie a finalement, décidé de suivre le traitement la préparant à donner ses ovocytes. Comme elle, quatre donneuses sur dix découvrent cette possibilité au travers d’une amie ou d’une connaissance. “La décision n’a pas été aussi impulsive que pour le don de sang”, explique-t-elle, “cependant, c’est beaucoup plus gratifiant, car c’est un geste qui aide à exaucer le rêve d’une autre personne ”.
Marthe, pour sa part, reconnaît que lorsqu’elle est sortie de la clinique après avoir donné ses ovules, elle s’est mise à pleurer. “Être mère est la plus belle chose du monde”, explique-t-elle, “savoir que grâce à moi une autre femme pourra l’être me rend très fière. C’est la chose la plus gratifiante que j’aie jamais faite”. Marthe a donné ses ovules après avoir eu un enfant, et c’est le fait d’avoir connu cette expérience qui lui a donné envie de la faire partager à d’autres femmes.
Un profil solidaire et responsable
Ces trois témoignages ne représentent qu’une infime partie des femmes qui sont passées par Eugin depuis 2000 pour y pratiquer un don d’ovocytes.
Dans la majorité des cas, les donneuses sont âgées de 18 à 35 ans, et se déclarent sensibles aux valeurs de solidarité et de responsabilité. Elles accomplissent leur geste en toute conscience, et suivent scrupuleusement leur traitement avant le don, pour être certaines que tout se passe au mieux. Qu’elles aient, ou non, connu des femmes ayant eu du mal à devenir maman, toutes sont conscientes de l’importance de leur geste.
“Ce n’est pas si difficile d’offrir ce cadeau à une autre femme”, témoigne Christine, qui vient elle aussi de donner ses ovocytes. « L’important est qu’il aide un couple à avoir des enfants. Permettre à une femme qui avait peut-être renoncé à la maternité de donner la vie, c’est un geste tellement fondamental, tellement humain ».
Dédommagées pour ce don à hauteur de 1000 € (ce qui couvre les frais médicaux et compense les absences professionnelles) les donneuses accomplissent ce geste en moyenne deux fois dans leur vie. On est bien loin du mythe de la donneuse « à la chaîne », qui vivrait de ses dons, ou d’une « merchandisation du corps ». Il s’agit plutôt d’une dimension culturelle, d’un altruisme inscrit dans la mentalité espagnole ; le pays est champion du monde du don de sang et du don d’organes. D’ailleurs, dans d’autres pays –la Belgique par exemple- le don d’ovocytes est indemnisé dans les mêmes proportions qu’en Espagne, sans que cela parvienne à motiver suffisamment de donneuses.
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